Teksto por la tradukprojekto de Morice Benin.
Texte et musique: Léo Ferré (1960)
Edition « La mémoire et la mer »
La vie est Louche
La vie est Louche
Les femmes se couchent
Toutes les nuits
La vie est brève
Les femn’s se lèvent
Et font leur lit
La radio gronde
Entre les ondes
Les oiseaux glissent
Dans le soir lisse
Les feuilles tombent
Droit à leur tombe
Les choses cassent
Comme la glace…
L’âme s’enrhume
Sous l’amertume
Des vieux projets
Le cœur radote
Sous les bank notes
Trop bine rangées
Les portes claquent
Comme des claques
Les années rongent
Les plus beaux songes
La vie est belle
Les hommes bêlent
La vie est douce
Les enfants poussent…
La vie est Louche
Les femm’s découchent
A petits pas
La vie est brève
Les femm’s se lèvent
Ou se lèvent pas
La télé guide
Les yeux candides
L’or vagabonde
Autour du monde
Les journaux mentent
Comme les rentes
Les roses meurent
Comme les heures…
L’âme dételle
Et d’un coup d’aile
Va qui sait où ?
Le cœur s’engage
En bas des pages
D’un billet doux
La mer remonte
Comme la honte
Et sur la plage
Met son visage
Au bord des houles
Qui vont qui ourlent
Toute une liste
De poissons triste…
La vie est Louche
Les hommes louchent
Sur qui sur quoi ?
La vie est brève
Et le blé lève
Malgré tout ça
L’œil s’interroge
Dessous l’horloge
La page blanche
Sous la main flanche
La neige aiguise
Son froid de bise
La mort traîne
Le long des veines…
L’âme des choses
Nous indispose
L’arbre se plaint
Le cœur des bêtes
Dans l’ombre guette
Des assassins
La nuit s’étiole
Et dégringole
La lune obscène
A l’avant scène
Fait la retape
Et puis se tape
L’ombre qui frime
Avec la frime